EN CENSURANT UN ROMAN D'AMOUR IRANIEN, Shahriar Mandanipour
Quatrième de couverture :
Téhéran, de nos jours. Comment un garçon et une fille peuvent-ils se rencontrer et vivre une histoire d’amour alors que la République islamique a instauré une rigoureuse séparation des sexes ? Comment publier un roman d’amour, alors que l’impitoyable censeur pourchasse la moindre allusion érotique ? Sara et Dara s’aiment par messages codés inscrits dans des livres empruntés à la bibliothèque, par téléphone ou par ordinateur interposé et au cours de promenades dans les rues en jouant à cache-cache avec les oppresseurs.
Avec un humour irrésistible, seule arme efficace face à la censure, et un recours immodéré à l’autodérision, Shahriar Mandanipour rédige sous nos yeux un poignant roman d’amour à la fois réaliste et fantastique, placé sous l’égide des grands poètes persans, des écrivains et des cinéastes occidentaux.
Mon avis :
Cette lecture m'a laissée un avis partagé.
J'ai aimé ce voyage en Iran, à la découverte d'une culture que je ne connaissais pas. Shariar Mandanipour a eu recours à un jeu subtil entre différentes temporalités, qui place son Iran à la fois dans le passé et le présent. Cette abstraction, à mon avis, illustre à merveille la situation actuelle en Iran : un pays où la culture millénaire est idolâtrée, quant tout ce qui touche à la modernité est muselé.
J'ai également été touché par cette impossibilité pour deux jeunes personnes de vivre leur amour librement. Les surveillances sont constantes, les contraintes liées aux différentes lois font qu'il est, pour ainsi dire, impossible de flirter avec une belle inconnue.
Enfin, j'ai apprécié le style d'écriture de l'auteur, qui établit un dialogue avec son lecteur. Dans la trame du récit qui est cette délicate histoire d'amour entre Sara et Dara, l'auteur insère de nombreux tête-à-tête, autant d'occasions pour lui d'expliquer ces choix.
Mais, je dois dire que je n'ai pas été transporté par la lecture de ce roman. Seule la lecture de quelques passages m'a enthousiasmée. Si, au début, les intrusions de l'auteur dans son récit sont bien venues, plus on avance dans le roman, plus on s'en lasse.
Ainsi, je ne sais pas trop quoi conseiller pour ce roman. En faisant le poids entre le pour et le contre, je penche finalement pour en conseiller la lecture. Car, après tout, même si je n'ai pas été plus enthousiasmé que ça, ce roman est plein d'originalité, l'auteur possède un style qui me fait un peu penser à Diderot dans Jacques le fataliste.
Edition lue : Seuil, 2011
Impressions de lecture :